Madrid (Espagne), 13 mai 2009 – La demande touristique internationale a continué à fléchir sous l’effet de la récession de l’économie mondiale. Les arrivées de touristes internationaux ont diminué de 8% entre janvier et février de cette année, refoulant leur volume global au niveau de 2007. Par ailleurs, le secteur commence à sentir l’impact de la grippe A (H1N1) que l’OMT surveille de près en étroite collaboration avec l’Organisation mondiale de la santé (OMS). L’OMT suit les conseils de l’OMS, l’agence par excellence de l’ONU en matière de santé, qui n’a pas recommandé pour l’instant de restreindre les voyages.

Les chiffres préliminaires de l’OMT relatifs aux premiers mois de 2009 indiquent la poursuite de la tendance négative enregistrée au deuxième semestre 2008. Les destinations du monde entier ont pâti d’une chute de la demande des principaux marchés sources. Seules l’Afrique, l’Amérique centrale et l’Amérique du Sud affichent des résultats positifs de 3 à 5%. À l’heure actuelle, les sous-régions les plus touchées sont l’Europe septentrionale, l’Europe méridionale, l’Europe méditerranéenne, l’Asie du Nord-Est, l’Asie du Sud et le Moyen-Orient.

Dans ce contexte, l’OMT estime que le tourisme international régressera de 2 à 3% en 2009.

Nombreux sont les pays qui ont déjà développé des mesures de stimulation fiscales ou monétaires pour mitiger les effets de la crise sur le tourisme car ils savent que ce secteur peut être un moteur clé de la reprise économique. Certaines destinations ont entrepris de réduire les impôts et de faciliter les voyages car elles estiment qu’il est actuellement crucial de supprimer tous les obstacles au tourisme, notamment dans les domaines de la fiscalité et de la réglementation. D’autres ont créé des systèmes financiers pour soutenir les entreprises touristiques, pour maintenir voire accroître l’emploi dans le secteur et pour développer des infrastructures. L’OMT encourage les autres pays à en faire autant.

Pour M. Taleb Rifai, le Secrétaire général par intérim, « L’un des plus grands défis que nous lance la crise actuelle est l’impératif de ne pas perdre de vue les défis à plus long terme de la réduction de la pauvreté, de l’emploi et du changement climatique ».

Réponse de l’OMT

Le tourisme, qui a de tous temps fait preuve d’une remarquable résistance, est ressorti renforcé et en meilleure santé des crises précédentes. L’actuelle conjoncture économique pourrait cependant être différente. Cette crise est véritablement mondiale et ses paramètres restent encore flous à de nombreux égards.

Sur cette toile de fond, l’OMT a redoublé d’efforts pour offrir à ses Membres le soutien nécessaire et constant pour faire face à ces temps difficiles :
• Relance: le Comité de relance du tourisme constitue un cadre facilitant l’analyse des marchés, la collaboration sur les réponses et les politiques à moyen terme.
• Stimulation : l’OMT exhorte les gouvernements à mettre le tourisme au cœur de leurs mesures de stimulation – l’emploi et les affaires engendrés par un secteur touristique solide, ainsi que la confiance des entreprises et des consommateurs dans les voyages, peuvent jouer un grand rôle dans la reprise économique.
• Économie verte : le tourisme doit figurer au premier plan de l’évolution vers une économie écologique avec des entreprises non polluantes, des emplois dans la gestion environnementale et des bâtiments économes en énergie.

La Feuille de route pour la reprise de l’OMT placera le secteur dans une position de choix par rapport à la crise économique, à son rôle dans le programme de stimulation et dans la reprise, à la durabilité et à la compétitivité du tourisme.

Prêts à faire face à la grippe

La possible pandémie de grippe A (H1N1) est venue se greffer sur l’incertitude et la perte de confiance des consommateurs et des entreprises, semant la confusion sur la question de savoir s’il était sage ou non de voyager. L’OMT a vivement insisté pour obtenir un avis clair de l’OMS et elle travaille en étroite collaboration avec l’Organisation de l’aviation civile internationale (OACI) pour que la procédure de prise de décisions soit équilibrée.

Au sein du système onusien, l’OMT peut faire entendre directement les intérêts du tourisme et des voyages. On ignore encore l’envergure de la maladie, sa durabilité et les implications exactes du virus sur la santé. Compte tenu de la sensibilisation publique croissante, des engagements pris et de la vive préoccupation en résultant, les demandes pressantes de réponse doivent être entendues en ce sens que la sensibilisation est essentielle mais qu’il faut éviter des réactions brusques et non informées.

L’OMS a estimé jusqu’à présent qu’il n’y avait aucune raison de fermer les frontières ou de limiter les voyages. D’autres expériences de même nature ne lui ont pas prouvé en effet que de telles mesures contribuent à endiguer la propagation du virus. Leur coût économique serait de surcroît énorme. L’OMS va plus loin, priant les États de s’abstenir de toute action unilatérale et de la consulter avant de lancer une initiative de la sorte.

L’OMT soutient totalement cette position et se tient prête à faire face à ce genre de situation. L’Organisation a constitué une Section de gestion des risques et des crises, désigné des contacts sur la grippe dans chaque État membre, lancé des exercices régionaux de simulation, créé le Réseau d’intervention en cas d’urgence touristique (RIUT) avec quelque 20 grandes organisations du secteur et lancé sos.travel, un portail d’information d’urgence pour l’industrie et les voyageurs. Elle continue aussi à éditer des documents d’orientation.

Note à l’attention des rédacteurs :

Dans le cadre de son activité de réponse, l’OMT a créé un site sur la Toile qui contient des informations sur le travail du Comité de relance du tourisme et une première évaluation des stimulations touristiques et économiques avec des précisions sur les mesures mises en œuvre par plus de 50 pays dans le monde entier (voir www.unwto.org/trc et www.unwto.org/G20.php?lang=E).

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